Archives 1er semestre 2019

Christian Kosmas Mayer, Aeviternity

mumok, Vienne (Autriche)

23.02 - 16.06.2019

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Communiqué de presse

 

Les œuvres et installations multimédia de Christian Kosmas Mayer sont fondées sur une recherche détaillée sur l’histoire et la société contemporaine. Ce projet est entrepris afin de réévaluer de manière critique l'histoire et le présent en insérant des phénomènes évolutifs et naturels au sein de l'histoire culturelle et de la science. Les travaux de Mayer se concentrent sur l’exploration critique des questions d’archivage et de conservation en tant qu’actes délibérés qui créent l’histoire, façonnent le présent et orientent l’avenir.










































 


















































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Exposition du 23 février au 16 juin 2019. mumok – Museum moderner Kunst Stiftung Ludwig Wien, Museumsplatz 1  - 1070 Vienna (Autriche). Ouverture lundi de 14h à 19h, du mardi au dimanche de 10h à 19h. Nocturne le jeudi jusqu’à 21h.














 







 











 





 



























 





 











Christian Kosmas Mayer, Aeviternity, Mumok, Vienne

Le point de départ de cette exposition est l'architecture du bâtiment du mumok, qui ressemble à un bloc de pierre sombre ou à une mine, un thème qui revient plusieurs fois dans l'exposition. Cela est évident, par exemple, dans l'histoire vraie d'un jeune mineur de Falun en Suède, à laquelle Mayer fait référence. Le mineur a été enterré vivant lors d’un accident en 1670 et son corps a été retrouvé des années plus tard, en 1719, conservé dans un état presque parfait. Pendant toutes ces années, l'eau vitriolique avait stoppé les processus de décomposition et, une fois ramené à la surface, le cadavre devint rapidement aussi dur que de la pierre. Une femme âgée vers la fin de sa vie a reconnu l'homme pétrifié comme son fiancé disparu depuis longtemps. Cette histoire fut particulièrement intéressante pour les auteurs du mouvement romantique allemand, qui en firent l'un des contes les plus connus de leur époque, avec des textes de E.T.A. Hoffmann, Achim v. Arnim, Johann Peter Hebel, Hugo von Hofmannsthal et d’autres.

Dans cette exposition, la pétrification est vue comme un processus de transformation par lequel les matériaux vivants peuvent sembler surmonter leur propre transitoire et leur oubli, mais paradoxalement en le payant de leur propre vie. L’humanité a toujours été fascinée par ce processus et donc attirée par les sources pétrifiantes. Le phénomène naturel de pétrification par une eau à forte teneur en minéraux a été utilisé pour pétrifier des objets de la vie quotidienne sur une période de plusieurs mois. Les sources étaient à l'origine considérées comme des lieux magiques et envoûtants, associées à de nombreuses formes diverses de superstition, et plus tard, elles ont figuré parmi les toutes premières attractions touristiques "mondiales" de l'Angleterre victorienne. Pour son exposition, Mayer a installé une source artificielle pétrifiante à l'intérieur du Mumok, qui recouvrira un certain nombre d'objets d'une couche de pierre durant la période de l'exposition. Que les objets sous cette pierre soient ensuite oubliés ou conservés pour l'avenir, quand les archéologues pourront les redécouvrir, reste une question ouverte.

En 2012, des scientifiques russes ont trouvé en Sibérie les graines d'une plante située à une quarantaine de mètres sous terre, qui avait été stockée par un écureuil arctique dans son terrier et qui avait ensuite survécu dans le pergélisol. En la plaçant en laboratoire, les scientifiques ont réussi à faire pousser une plante à partir d’une de ces graines. Alors que les successeurs de cette plante poussant dans la région arctique ont connu un changement évolutif, il s’agit de la renaissance d’un specimen de la période glaciaire qui a dû être considéré à jamais perdu - comme dans le film Jurassic Park. Mayer a réussi à intégrer cette plante à son exposition en tant qu’organisme vivant - elle a quitté pour la première fois le laboratoire de Moscou. Aujourd'hui, alors que le permafrost est en train de fondre lentement à cause du changement climatique, cette plante semble être une prémonition des futures réanimations aux effets complètement imprévisibles.

Associant nature, culture et science, cette exposition raconte une histoire complexe sur la métamorphose d'objets au fil du temps et sur le caractère éphémère de nos propres concepts et perspectives du monde. Les objets et les images présentés dans cette exposition témoignent du passage du temps dans un moment figé, où les idées généralement schématiquement distinctes du passé, du présent et du futur, ainsi que de la vie et de la mort, deviennent fluides. Nous mettons actuellement à l’épreuve des limites que nous pouvions jadis difficilement imaginer. C’est à la fois un signe de progrès, d’amélioration et de confiance en soi, mais aussi un risque de nouvelle fragmentation et d’insécurité.

Christian Kosmas Mayer (né en 1976 à Sigmaringen en Allemagne) vit et travaille à Vienne. Mayer a fait ses études à l'Université des Beaux-Arts de Sarre à Sarrebruck, à l'Académie des Beaux-Arts de Vienne et à la Glasgow School of Art. Il travaille avec différents medias, notamment la photographie, la sculpture, les installations et l'art vidéo. Depuis les années 1980, il est également un musicien actif dans divers groupes, notamment Dreams in Chaos et actuellement Essachai Vow.


 


Christian Kosmas Mayer, Silene, 2018. © Institute of Cell Biophysics, Russian Academy of Sciences, Pushchino/Bildrecht Wien, 2019



Christian Kosmas Mayer, Silene, 2018. © Institute of Cell Biophysics, Russian Academy of Sciences, Pushchino/Bildrecht Wien, 2019

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