femmes volcans forêts torrents

Le MAC à Place Ville Marie, Montréal (Canada)

11.04 - 18.08.2024

Le texte de Marie-Eve Beaupré, commissaire invitée

femmes volcans forêts torrents est une exposition collective réunissant des œuvres d’asinnajaq, Jacynthe Carrier, Maria Ezcurra, Caroline Gagné, Anahita Norouzi, Nelly-Eve Rajotte, Sabrina Ratté, Sonia Robertson et Malena Szlam. femmes volcans forêts torrents rassemble le travail de 9 artistes établies au Québec, dont les œuvres sont perméables aux territoires qu’elles investiguent. À l’écoute des éléments naturels sur lesquels elles posent leur regard, et des communautés de vivants avec lesquelles elles entrent en relation, ces artistes enracinent leurs réflexions dans des écosystèmes diversifiés, depuis les eaux du fleuve Saint-Laurent jusqu’aux sols de la toundra.

Elles nous sensibilisent à la force de l’eau; nous font entendre les battements du cœur de la terre et le pouls des volcans; nous rappellent que les arbres communiquent entre eux dans les forêts, que les oiseaux migrateurs sont chargés d’histoires de diasporas, que chaque plante porte le bagage des déplacements de son espèce, que chaque humain loge en lui un torrent.

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Les œuvres de ces neuf femmes, chacune à sa manière, sont perméables au tissu relationnel de la nature et de la vie des non-humains. Ces artistes transgressent la conception productiviste, extractiviste ou dominante du rapport à l’environnement. Elles renouvellent les dimensions spatio-temporelles des images fixes et animées, fertilisent notre rapport au monde avec d’autres épistémologies, portent une attention particulière aux propriétés affectives et invasives des éléments.

Nelly-Eve Rajotte, Les arbres communiquent entre eux à 220 Hertz (arrêt sur image), 2024

Toutes valorisent des relations poreuses entre les sujets abordés et les dimensions matérielles du médium.

Leurs recherches interrogent les complémentarités et les divisions qui ont construit les frontières et les cultures, ainsi que la manière dont elles ont modelé notre perception et nos représentations hiérarchisées de la nature. Elles pensent, et parfois pansent, la relation entre la nature, l’écologie et la société, de manière à remettre en question les définitions, cartographies et représentations dominantes de la nature qui façonnent la culture et la géopolitique contemporaines.

À une époque où la disparition des territoires sauvages et des milieux humides s’accentue, alors que le nombre d’espèces de vivants non humains diminue, nous devons exposer les traces amplifiées de leurs bruits et de leur fragile présence. Bien que l’art ne puisse pas résoudre les problématiques écologiques actuelles, ces œuvres nous offrent des occasions de restaurer notre inattention, de pallier notre manque de sensibilité et de connaissances à l’égard du monde diversifié du vivant, qui requiert écoute et respect.

Sabrina Ratté, Floralia, 2021

Exposittion du 11 avril au 18 août 2024. Musée d’art contemporain de Montréal, Place Ville Marie (au coin des rues Mansfield et Cathcart) -Montréal (Québec) H3B 2B6 (Canada). T. 1 514 847-6226. Ouverture du mardi au vendredi de 11h30 à 19h00. Samedi de 11h à 18h. Dimanche de 11h à 17h30. Fermé le lundi.

Archives 1er semestre 2024