Marcelo Exposito et Oliver Ressler, Machines dissidentes

Parco Arte Vivente, Turin (Italie)

11.03 - 27.05.2023

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Communiqué de presse

PAV a le plaisir de présenter Dissent Machines, une double exposition personnelle de Marcelo Expósito et Oliver Ressler. Après l'exposition personnelle de Regina José Galindo, Tierra, cette nouvelle exposition, organisée par Marco Scotini, revient sur l’exploration de la relation entre la revendication de justice climatique et la critique radicale du néolibéralisme dans une perspective chorale et collective.

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À la fois cinéastes et auteurs d'œuvres textuelles, Marcelo Expósito et Oliver Ressler sont parmi les représentants les plus importants de la relation entre l'art et l'activisme qui, depuis le début des années 2000, créent des imaginaires, de nouvelles formes de subjectivité et des possibilités de vivre, générant des modèles esthétiques ainsi que des forces politiques et sociales partout dans le monde. Actifs depuis plus de vingt ans, les deux artistes travaillent dans le cadre d'une expérimentation collaborative liée à l'émergence de ces mouvements sociaux que le philosophe Gérald Raunig définit comme des « machines », image redevable à Deleuze et Guattari et à l'opéraïsme italien.

L'exposition s'ouvre sur une dénonciation : le triomphe de la politique néolibérale et l'exaltation du privé rendront impossible la réalisation de la durabilité environnementale et de la justice climatique. C'est ce que l'on lit, presque littéralement, dans l'œuvre de Ressler qui ouvre l'exposition, ainsi que le message tout aussi explicite de l'œuvre Every Round-trip Ticket on Flights from New York to London Costs the Arctic Three More Square Meters of Ice. La série Reclaiming Abundance se concentre sur les transformations nécessaires pour parvenir à une société zéro émission, tandis que How Is the Air Up There? nous montre qui la revendique aujourd'hui – c'est l'histoire des militants qui ont occupé les arbres de la forêt de Hambach, comme nous l'apprend la vidéo The Path is Never the Same. Anubumin, film réalisé en collaboration avec Zanny Begg, se concentre sur l'histoire de l'exploitation et de l'oppression néocoloniale sur la petite île de Nauru.

Les travaux d'Expósito étudient le développement de la ville post-fordiste au cours du long cycle de la mondialisation néolibérale, soulignant les relations entre la crise systémique actuelle et l'émergence de nouvelles subjectivités politiques. Des thèmes qui définissent une ligne de recherche explorée par l'artiste espagnol depuis plusieurs décennies. Aujourd'hui, cette enquête porte sur le caractère insoutenable des modèles qui configurent l'existence des métropoles et l'évolution autoritaire du néolibéralisme en temps de crise mondiale. Son enquête s'appuie sur un dialogue avec les mouvements féministes et antiracistes, les dissidences sexuelles, les mouvements pour la justice climatique, illustrant leur prompte capacité d'esprit critique et d'action, dans la lignée des enseignements de Gramsci pour qui « Il n'y a pas activité humaine dont toute forme de participation intellectuelle peut être exclue : l'homo faber est indissociable de l'homo sapiens ». Ce sont précisément les pensées de Gramsci et d'autres personnalités clés de l'histoire politique du XXe siècle (de José Carlos Mariátegui à Mario Tronti, en passant par Françoise d'Eaubonne et Berta Cáceres) qui nourrissent l'ensemble des œuvres Perchè il naufragio non avvenga (Pour que Le naufrage ne se produise pas).

La vidéo First of May (The City-Factory) dialogue avec l'analyse des mutations du travail qui se sont imposées avec la montée du post-fordisme proposée par Paolo Virno, qui est axée sur les transformations qui ont marqué le Lingotto turinois. Le dialogue du PAV avec la terre revient dans trois pièces originales autour de nos rapports à la terre, spécifiquement créées pour cette exposition.

Partant des témoignages des mouvements qui ont prématurément mis en évidence le caractère oppressif de la mondialisation, Dissent Machines met en lumière la continuité des parcours d'Expósito et de Ressler : une trajectoire qui mène des combats altermondialistes aux formes de mobilisation visant à défendre à la fois la terre et la justice sociale.

L'exposition a été réalisée avec le soutien de la Compagnia di San Paolo, de la Fondazione CRT, de la Regione Piemonte et de la Ville de Turin.

[1] Oliver Ressler, How is the Air up There?, 2018. Digital prints, 59.5 x 84.4 cm (each). Courtesy of the artist; àngels, Barcelona; The Gallery Apart, Rome. [2] Marcelo Expósito, First of May (The City-Factory), 2004. Video, 72 minutes. Courtesy of the artist.

Exposition du 11 mars au 27 mai 2023. Parco Arte Vivente (PAV), Via Giordano Bruno 31 - 10134 Turin (Italie). T +39 011 318 2235.