Communiqué de presse
Le Musée cantonal des Beaux-
Dans ses expositions, Proenza développe des récits dans lesquels chaque œuvre fonctionne comme un protagoniste individuel, une création indépendante qui fait simultanément partie intégrante d'une histoire qui doit être déchiffrée par le spectateur. Gargouilles qui tirent des langues motorisées, mots épelés sur des feuilles de papier perforées, voix suppliantes, le langage, qu'il soit oral, écrit, allégorique ou anatomique, est au cœur de son œuvre. L’artiste a transformé le Project Space du musée en un territoire dans lequel se joue une histoire à voix multiples. Rien n'est donné à voir ou à entendre immédiatement, un mur percé d'ouvertures à la fois obstrue l'entrée de la galerie et nous invite à regarder au-
La transcription des procès médiévaux dans lesquels des animaux étaient accusés, source historique qui a déjà fourni matière à l'élaboration d'autres travaux récents, sous-
Alors que dans les procès médiévaux, seuls les humains avaient leur mot à dire et s’adressaient directement aux animaux (« Vous et votre bande »), ici les humains parlent mais uniquement au nom des insectes. Les voix que l’on entend partout dans la salle sont celles de trois avocats en droit pénal auxquels l’artiste a demandé de plaider la défense des larves et de plaider l’acquittement. Utilisant tour à tour des arguments qui auraient été recevables au Moyen Âge et des raisonnements qui pourraient aujourd'hui être entendus devant un tribunal, les plaidoyers remodèlent les dynamiques à l'œuvre entre accusateurs et accusés, posant la question des responsabilités qui nous incombent.
À travers cette installation polyphonique, Proenza interroge les positions du condamné et du condamnant, tout en ouvrant un espace pour imaginer ce qui se joue entre des époques qui ont des siècles entre elles et des espèces bien différentes. En écho à ces temporalités, l'artiste aborde la question des territoires et de leur délimitation. De grands rideaux motorisés fabriqués à partir de chutes de tissu se déplacent lentement, ouvrant et fermant des zones de la salle. Protagonistes silencieux du récit utilisé par l’artiste, les rideaux déterminent les mouvements potentiels des visiteurs dans l’espace tout en permettant à l’œil de voir à travers eux à tout moment. Ils brouillent et obscurcissent alors la limite entre ici et là-
Commissaire d'exposition : Nicole Schweizer, conservatrice d'art contemporain, MCBA
Gina Proenza, Toi et ta bande, 2023. Straw, Plexiglas, nails, 155 ×900 cm. Produced with Emma Bruschi (straw) and Virginie Sistek. Courtesy the artist. Photo: @ Musée cantonal des Beaux-
Exposition du 24 mai au 1er septembre 2024. Musée cantonal des Beaux-
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Archives 1er semestre 2024