Archives 1er semestre 2021

52 Herz

CACLB, Montauban-Buzenol (Luxembourg Belge)

12.06 - 29.08.2021

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Communiqué de presse


52 Herz, c'est le nom d'une baleine solitaire, unique, métaphorique, car elle chante sur une fréquence inusitée, car elle trace sa sente sous-marine hors des routes ordinaires. 52 Herz, c'est aussi le nom d'un projet unissant le peintre et dessinateur Didier Mahieu, dont les réalisations effleurent l'effacement, la disparition, à six jeunes architectes et designers dont les recherches aspirent à la construction. 52 Herz est également le nom attribué à l'exposition d'été au Centre d’art contemporain du Luxembourg Belge.



 













































 


















































Au cœur de l’espace, du lieu, du temps, de la réflexion, de la création picturale et plastique, la 52 Hertz, baleine solitaire, singulière, où ne reste que la carcasse vide comme témoin de son corps. De Dolceacqua à Montauban, un déplacement (le sacre du déplacement), un itinéraire parfait pour cette route volontairement sinueuse, entre mythes, disparitions et reconstructions. À Montauban, nouveau méridien, nouveau port d’attache, un corps de baleine, une absence de corps, avec lesquels Didier Mahieu et l’équipage des six jeunes architectes et designer (Bento et Futur Primitif) font eux-mêmes faire corps, dans une osmose spirituelle et/ou physique. Métaphore artistique d’une Odyssée où les choses échouées donnent sens à l’histoire passée et future. Dans un monde où le dialogue avec l’extérieur se voit refusé, où le corps tend à disparaître, les artistes pénètrent le Leviathan, l’habitent, redonnent sens à son absence et à son déplacement.


Dans l’Espace René Greisch, les dessins, peintures et installations de Didier Mahieu invitent à une déambulation métaphorique où histoires et mythes s’entrelacent dans une fiction documentaire et narrative. Une Odyssée où Pénélope endosse le rôle d’Ulysse. Un parcours poétique et philosophique, une voie du sacré.


Naustros, le banquet des Naufragés, a lieu sur le site de Montauban. Sa géographie marque par la présence équilibrée de l’eau, de la forêt, de l’étang, de la faune, de la flore, des mycètes, des scories enfouies dans le sol, de la ruine de l’ancienne forge, de sa terre au charbon et de la petite maison. Ces éléments nous guident pour trouver notre propre équilibre collectif au sein de ce lieu marqué par le temps et le cycle éternel des saisons. Qu’est ce qui nous rassemble? De quoi avons-nous besoin pour fabriquer les objets nécessaires à notre vie sur place? Quels outils? Quelle trace laisser sur ce paysage?


Le corps incongru de la baleine, écho maritime des conteneurs, échoué sur les murs des hauts-fourneaux, est présent en creux. Son banquet se tient dans le bureau des forges, sur une table dressée par les jeunes bâtisseurs à partir d'éléments du vivant, d'objets du quotidien alliant l'humain, la nature, le renouveau des matières.


Très vite on pense à ce banquet métaphorique, cette table qui nous réunit, composite, faite d’assemblages, de matière vivante ou figée dans le temps par l’eau et le feu. L’ensemble des céramiques présentes sur ce banquet des naufragés ont été réalisées et cuites sur place, à Montauban, grâce à deux fours positionnés dans le paysage. Les scories, déchets de l’ancienne forge, sont tantôt transformées puis mélangées à des émaux, ou passées à l’eau du ruisseau et concassées pour former une partie des assises du banquet. L’autre partie des assises est quant à elle bien vivante, constituée de mycélium, la partie végétative des champignons.


Dans les courbes de pierre des murs, au cœur de la ruine des halles au charbon se dresse un four à céramique, dont les parois de bois brûlé font écho à une autre vie du lieu. Un second four, au gaz, est rythmé par le mouvement continu du ruisseau. On est bercé par son bruit. Un laboratoire du vivant se constitue entre les combles de la petite maison et le centre de la forêt. L’envie de requestionner les notions de l’habiter et la place de la matière comme l’une de ses substances fondamentales accompagne le vivant pour construire des possibles. Accompagner la matière à pousser d’elle-même. L’idée est alors de partir du mycélium des champignons afin de se laisser rêver à construire une architecture vivante, résiliente, qui pousse d’elle même, respire ou peut être même se déplace. C’est par ces renversements que nous essayons d’atteindre l’impensé.


La résidence de Didier Mahieu et de Bento / Futur Primitif au CACLB a débuté en été 2020 et s’est terminée par une semaine complète de production et de construction en juin 2021. À l’image de ce banquet, souhaité vivant, les deux mois d’exposition seront ponctués d’interventions et de temps de travail où seront produites collectivement de nouvelles pièces.






















Exposition du 19 juin au 29 août 2021. Exposition du 12 juin au 29 août 2021. Centre d'art contemporain du Luxembourg Belge, site de Montauban-Buzenol, rue Montauban – 6743 Buzenol (Luxembourg Belge). Entrée libre du mardi au dimanche de 14h à 18h.








 







 











 





 



























 





 











52 Herz au CACLB, Montauban-Buzenol (Luxembourg Belge)

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