Expositions en cours

Wapke Feenstra, Ré-enracinement dans le polder

Casco Art Institute, Utrecht (Pays-Bas)

27.09 - 16.11.2025

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Communiqué de presse


Retrouver un terrain, retrouver une base – non seulement sous nos pieds, mais aussi en interne. Où vivons-nous vraiment ? Après être parti, avoir dérivé ou avoir été emporté, comment revenir ?

Casco Art Institute : Travailler pour les Communs a le plaisir d'annoncer son programme artistique d'automne 2025, Ré-enracinement dans le Polder, une exposition de Wapke Feenstra, artiste frisone et collaboratrice de longue date de Casco. Co-initiatrice du collectif d'artistes Myvillages (2003) et de la Rural School of Economics (2019), Feenstra a passé plusieurs décennies à étudier l'écologie du territoire – ses dimensions physiques, mentales et sociales – en s'appuyant sur les savoirs locaux et en s'engageant auprès des populations et du quotidien. À travers son travail, elle donne forme à des manières de vivre avec la terre érodée au fil du temps, ce qui perdure et le potentiel qu'elle recèle.





































 


















































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Expositions en cours et à venir

Avec « Rerooting in the Polder », Feenstra s'intéresse depuis longtemps au paysage néerlandais, accordant une attention particulière à la forme particulière des polders : des étendues de terre plates et basses, gagnées sur la mer, les lacs ou les rivières, rendues productives pour l'agriculture, protégées par des digues et entretenues par un réseau complexe de canaux, de stations de pompage et de systèmes de drainage.

Plutôt que de simplement retracer son histoire, le projet se présente comme une réflexion sur ce que pourrait être un avenir plus durable pour ce paysage. Les débats actuels autour de la gestion des polders et de l'agriculture, notamment dans un contexte de crise climatique et d'effondrement des écosystèmes, ont conduit Feenstra à une réflexion critique sur les limites des cadres politiques et des transitions descendantes. Dans un secteur où « savoir devient mesure » et où les visions de changement demeurent insaisissables, elle propose une perspective alternative.

Dans l'exposition, Feenstra aborde le polder comme un territoire à la fois profondément personnel et culturellement construit. Résistant aux lectures distantes et abstraites, elle met en avant la manière dont le polder est vécu et expérimenté – à travers les sens, l'émotion, la mémoire incarnée et la position – tout en les situant au sein des forces sociales, historiques et économiques plus larges qui ont façonné le territoire. Ainsi, le polder apparaît non seulement comme un système d'aménagement du territoire, mais aussi comme une archive complexe de pratiques, de valeurs et de modes de connaissance partagés.

L'exposition présente des œuvres, anciennes et nouvelles, des commandes – notamment des pièces textiles de grande taille, des peintures murales, des photographies, des animations géologiques, des peintures et des films – qui invitent les visiteurs à se raccorder à leur propre relation sensorielle et émotionnelle avec la terre. À la fois intimement ressenti et produit collectivement, le projet reflète un désir de reconnexion : revenir, ressentir à nouveau et s’enraciner à nouveau dans un territoire en constante évolution.

En associant agriculture et culture avec un dialogue actif, « Rerooting in the Polder » répond au besoin d’une approche plus imaginative de la « polderisation ». Feenstra soutient que les solutions techniques seules montrent leurs limites. Ce qui est nécessaire, c’est un changement culturel, qui dépasse la vision néerlandaise étroite et moderniste de la gestion du paysage, ancrée dans le contrôle, l’efficacité et la productivité, dont les conséquences se répercutent à l’échelle locale et mondiale.

Dans son approche, Feenstra aborde également la manière dont les visions dominantes du polder comme paysage purement productif, physiquement et fonctionnellement séparé de la ville, ont renforcé la fracture entre l’urbain et le rural. Les infrastructures telles que les digues et les canaux, ainsi que les politiques d’urbanisme et les modèles économiques, ont ancré cette séparation spatiale et culturelle. Remettant en question ces frontières héritées du passé, le projet s'intéresse à des récits ruraux souvent négligés, inscrits dans des espaces (sub)urbains, notamment à Utrecht, Leidsche Rijn et Haarzuilens. En outre, l'artiste mène une recherche artistique collective sur le Boterhuispolder, près de Leyde.

Des siècles de pratiques agricoles, de migrations et d'urbanisation ont laissé des traces géologiques, archéologiques et culturelles sous la ville et ses environs. Pourtant, comme le souligne le projet, la seule mise à jour de ces vestiges physiques ne suffit pas. Il est tout aussi crucial de s'intéresser aux mentalités rurales transmises de génération en génération – des modes de pensée et de rapport à la terre qui, malgré l'urbanisation continue, continuent de façonner la vie le long du continuum urbain-rural, subtilement et souvent invisiblement. C'est dans ces héritages discrets que d'autres façons d'être avec la terre pourraient être ré-imaginées.

Rerooting in the Polder marque le premier chapitre d'un nouveau programme de quatre ans à Casco, consacré à la poursuite de trajectoires de (dés)apprentissage écologique à travers l'art et la pratique des biens communs.



Reeds in the polder at dusk. Photo by Wapke Feenstra.

Exposition du 27 septembre au 16 novembre 2025. Casco Art Institute : Travailler pour les Communs, Lange Nieuwstraat 7 - 3512 PA Utrecht (Pays-Bas).


 



























 





 











Reeds in the polder at dusk. Photo by Wapke Feenstra. Wapke Feenstra, Ré-enracinement dans le polder, Casco Art Intitute, Utrecht (Pays-Bas)

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