Melissa Sanford, Le sel de la terre
Article dans le New-
Salt Lake City, le 12 janvier -
Depuis près de trois décades, la Spiral Jetty dort sous les eaux du Grand Lac Salé. Depuis 1999, alors que la sécheresse a abaissé le niveau des eaux, cette célèbre « earth sculpture » américaine -
Maintenant elle est complètement dégagée ; les rocs incrustés de cristaux de sel blanc sont environnés d’une eau rose peu profonde dans laquelle apparaît comme un vaste champ de neige.
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Exposition du 7 septembre au 2 novembre 2012. Rio de Janeiro, divers lieux (Brésil).
© ArtCatalyse International / Marika Prévosto 2012. Tous droits réservés
Expositions internationales en cours
Le nom OiR, "Rio" épelé à l'envers, se réfère précisément à l'idée de penser à la ville d'une autre manière. Le projet vise à relancer et rafraîchir la tradition d'appeler le regard d'un étranger sur le paysage de Rio de Janeiro, initiée lorsque les aventuriers et les explorateurs européens des premières expéditions ont amarré leurs bateaux dans la baie pour tenter d'explorer et de traduire les mystères de ce nouveau territoire. Plus récemment, cette tradition a été reprise dans les essais de penseurs illustres tels que l'anthropologue franco-
Selon Dantas, l'art public a aussi un aspect social important, car « il rassemble les gens de différentes classes sociales autour d'un concept qui leur redonne la faculté d'ouvrir les yeux à la nouveauté et à leur patrimoine propre, tout en créant des espaces uniques, des lieux de réunion et des points de repère dans la ville. »
Les oeuvres réalisées dans la phase initiale du projet sont inspirées par le thème "Le Milieu", qui, selon les mots du conservateur, se concentre sur « l'espace que nous occupons, ce qui nous unit.. »
En 1970, quand Smithson construisit la Jetée, qui est considérée comme son oeuvre maîtresse, la spirale géante noire contrastait fortement avec la couleur garance des eaux du lac. Mais le temps et la nature ont laissé leurs marques.
Des milliers de gens sont venus contempler cette oeuvre d’art difficile d’accès, tandis qu’un débat animé avait lieu à 2.000 miles (3.200 km) de là sur le fait de la laisser en l’état ou de la restaurer.
« La spirale n’a pas l’aspect dramatique de son époque d’élaboration », dit Michael Govan, le directeur de la Fondation Dia Art à New York, qui connaît l’oeuvre. « La Jetée a été submergée par une mer de sel. »
Pour s’assurer que la Spiral Jetty sera accessible aux futures générations, la fondation Dia, qui expose et protège des oeuvres d’art depuis les années 60, a pensé la surélever en lui ajoutant des rochers. Dia se demande également si la nature pourrait rétablir le contraste originel de la Jetée en dissolvant une partie des cristaux de sel lors d’une immersion quand l’eau du lac remontera, ou si la fondation devra faire plus.
Mais l’idée de toucher à l’oeuvre inquiète certaines personnes. Et les souhaits de l’artiste, qui mourut dans un accident d’avion à 35 ans en 1973, ne sont pas évidents. « Quand on restaure des earthworks, on ne cherche pas à créer une sculpture de cire pour le musée Tussaud (équivalent du musée Grévin de Paris à New York), » réplique Robert Storr, formateur sénior curateur au Musée d’art moderne de New York et professeur à l’Institut des beaux-
Smithson a bâti la Jetée en spirale dans le lac le plus salé de son pays. Il a choisi un site appelé Rozel Point sur la plage du nord-
Rozel Point est situé à environ 100 miles (160 km) au nord-
Smithson bâtit la spirale avec des rocs de basalte noir extraits de la plage et disposés à une hauteur juste au-
Juste avant son décès, il exposa ses idées au cours d’une interview avec Moira Roth, présidente du département d’art au collège Mills d’Oakland, en Californie. Le texte intégral de l’interview a été inséré dans le catalogue accompagnant une rétrospective Smithson débutée en septembre au Musée d’art contemporain de Los Angeles (elle va être transférée au Musée des arts de Dallas, puis au Musée Witney d’art américain à New York en 2005). Au cours de l’interview, il dit que Spiral Jetty était assez solide pour se préserver elle-
Quand Smithson décida d’édifier Spiral Jetty en 1970, il embaucha un constructeur et d’autres ouvriers qui utilisèrent deux camions-
A cette période, le Grand lac salé était inhabituellement bas à cause d’une sécheresse. Nancy Holt dit qu’après la montée des eaux, son mari avait parlé d’ajouter des rochers pour donner plus de visibilité à son travail. Au fil du temps, des cristaux étincelants de sel blanc se fixèrent aux rocs noirs. Les cristaux s’accumulèrent tout autour de la jetée, rendant l’espace entier d’un blanc éblouissant. « Il appréciait de voir que le travail était assez solide pour survivre à ces changements naturels, » dit Nancy Holt.« Il lui plaisait que ce processus naturel puisse être observé. »
La sécheresse dans l’Ouest des Etats-
Mais tous ces visiteurs pourraient détériorer Spiral Jetty, dit Hikmet Loe, une libraire de Salt Lake City qui a pris l’oeuvre comme sujet de sa thèse de maîtrise et qui garde un contact permanent avec la Fondation Dia et Mme Holt. A cause du bas niveau du lac et des si nombreux monticules de sel, les gens et les animaux peuvent se déplacer entre les boucles au lieu de rester sur l’édifice de Smithson conçu pour marcher dessus. Mme Loe dit qu’elle souhaiterait que Dia protége l’oeuvre. « Si les gens marchent autour de la spirale et tapent dans les rochers, la forme de l’ouvrage va commencer à s’effriter », dit-
Depuis des années, la fondation Dia prend soin d’autres oeuvres environnementales majeures comme le Lightning Field (le Champ foudroyé) de Walter De Maria, une installation de 400 baguettes de métal sur les hauteurs du désert au sud-
Wally Gwynn, géologiste de l’Utah et auteur de Grand Lac Salé : un panorama de changement, qui a été publié par le département d’Etat des ressources naturelles en 2002 et parle de Spiral Jetty, annonce que l’oeuvre environnementale serait submergée à nouveau dès que la sècheresse en Utah prendrait fin. Mais il n’est pas convaincu qu’il soit nécessaire de rendre la jetée plus accessible. « Elle est beaucoup plus mystérieuse sous l’eau que quand elle est exposée », dit-
M. Philips, le chef de chantier, qui était d’abord si méfiant vis-
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