Archives 1er semestre 2014

Le végétal comme acteur politique

Parco Arte Vivente - PAV, Turin (Italie)

31.05 - 02.11.2014

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Communiqué de presse


L'exposition vise à étudier les implications historiques et sociales du monde industriel à la lumière de la récupération de plus en plus "verte" comme acteur de changement en regard des processus néolibéraux actuels. Mettre une plante dans un contexte historique signifie tenir compte non seulement de sa constitution biologique, mais aussi des facteurs sociaux et politiques, qui la voient déjà positionnée au centre des premières formes de la mondialisation économique. Les plantations coloniales et le commerce maritime des 17e et 18e siècles ont donné naissance aux premiers systèmes de lutte contre les espèces, et ont vu l'émergence de cas d'expropriation des terres et l'exploitation dans le but de monopoliser les épices. L'exposition vise à faire la lumière sur les différentes étapes de l'histoire où la végétation a agi comme un symbole de l'émancipation sociale.















International Art Festival, Sapporo

Claire Pentecost, Greetings from the Cornbelt, 2012. Five postcards, poster, and archival envelope. Regional Relationships (Chicago). Photo of deformed and contaminated maize by Alvaro Salgado, Centro Nacional de Ayuda a las Misiones Indigenas (CENAMI).



Claire Pentecost, Greetings from the Cornbelt, 2012. Five postcards, poster, and archival envelope. Regional Relationships (Chicago). Photo of deformed and contaminated maize by Alvaro Salgado, Centro Nacional de Ayuda a las Misiones Indigenas (CENAMI).

Œuvres de : Ayreen Anastas& Rene Gabri, Imre Bukta, Amilcar Cabral, Filipa César, Critical Art Ensemble, Emory Douglas, Fernando García-Dory, Piero Gilardi, Daniel Halter, Adelita Husni-Bey, Bonnie Ora Sherk, Claire Pentecost, Marjetica Potrč, RozO (Philippe Zourgane & Séverine Roussel), Nomeda and Gediminas Urbonas.

Rapprochant les deux contextes du passé et le présent, Le végétal comme acteur politique associe des œuvres artistiques, cinématographiques et architecturales de 14 artistes internationaux, desdocuments relatifs aux pionniers historiques des premières révolutions écologiques, et des équipements scientifiques utilisés dans le domaine botanique. À côté des œuvres d'art et des installations, l'exposition présente une riche série d'illustrations, des échantillons végétaux, des documents d'archives et des affiches produites dans une grande variété de contextes culturels. Les zones géopolitiques de l'exposition vont de l'océan Indien à la Guinée-Bissau, de l’Afrique du Sud au Mexique.

La section historique et documentaire de l'exposition est le fruit d'une collaboration avec le Jardin botanique de Turin et représente une sélection d’espèces protégées menacées d'extinction.

À l'intérieur et à l'extérieur des murs de la PAV, l'interaction entre l'agriculture et les mouvements populaires est explorée : des documents relatifs à la personnalité d'Amilcar Cabral, un agronome et homme politique guinéen qui a aidé la Guinée-Bissau et les îles du Cap-Vert à s’émanciper du Portugal ainsi qu’un film de Filipa César ; le travail de Nomeda et Gediminas Urbonas qui explorent le rôle de l'activisme écologique à travers des personnages comme Mel King ; les peintures murales d’Emory Douglas, un représentant du mouvement américain Black Power, réalisées pour la défense des Chiapas rurales ; et l'étude de Adelita Husni Bey sur les groupes de protestation assis sous les arbres au Royaume-Uni. La recherche de Fernando García-Dory se concentre sur le modèle révolutionnaire de recyclage des déchets proposé par le pionnier George Chan, tandis que les formes de l'expression et de l'imaginaire collectifs sont présentées dans les masques et les costumes conçus par Piero Gilardi et portés dans les performances théâtrales qui remettent en question l'utilisation des OGM dans la culture du maïs.

La cour de la PAV accueille deux installations environnementales créées pour l'exposition par le collectif RozO (Philippe Zourgane et Séverine Roussel) et le Critical Art Ensemble. RozO a réalisé Salle verte, une création architecturale de nature vernaculaire sous la forme d'une cabine de plantes que les visiteurs peuvent explorer. L’arrière de la cour accueille l'installation du Sterile field (Champ stérile) du Critical Art Ensemble.

Le végétal comme acteur politique soulève des questions concernant la revendication d’une subjectivité créative à travers des pratiques horticoles, répercutée par exemple dans les travaux de Ayreen Anastas & Rene Gabri orientés sur le lancement sur le marché des semences biologiques pour maintenir la biodiversité, l'étude de Claire Pentecost sur le maïs transgénique au Mexique et le travail de Marjetica Potrč qui a créé un jardin et un parc végétal autogéré à Soweto. Daniel Halter s’intéresse à des plantes à fleurs qui ont pris racine dans le paysage italien, mais proviennent de l'Afrique du Sud, proposant une forme de colonisation inverse de l'Europe par les envahisseurs africains. Les années 1970 sont représentées par des personnalités comme le Hongrois Imre Bukta et le Californien Bonnie Ora Sherk, et dressent une perspective de l'interaction entre l'art d'avant-garde et l'agriculture dans le contexte contrasté de la guerre froide.


Commissaire d’exposition : Marco Scotini

Durant l'exposition, une série d'ateliers ouverts seront organisés en collaboration avec des artistes participants puis consignés dans un catalogue publié par Archive Livres, Berlin
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Exposition du 31 mai au 2 novembre 2014. Parco Arte Vivente (PAV), Via Giordano Bruno 31 - 10134 Turin (Italie). Tél.: +39 (0)1 13 18 22 35. Ouverture le vendredi de 15h à 17h, samedi et dimanche de 12h à 19h.  










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