L'oeil collectif, plateforme artistique, Subte, Montevideo

© ArtCatalyse International / Marika Prévosto 2012. Tous droits réservés

L’œil collectif - Que voulons-nous et vers où tendons-nous ?
Subte, Montevideo (Uruguay)

18.10 - 02.12.2012





Précédent Suivant

Communiqué de presse


Une plateforme inter-collective

Le désir de créer ensemble un projet à long terme et au-delà des frontières est né à Montevideo en 2011. Trois mots clés ont commencé à flotter dans l’air : Art, Culture et Critique. A partir de là, nous avons débattu pendant des heures sur ce que signifie aujourd’hui l’art et sa critique, et comment les deux pourraient se complémenter. A un moment donné, l’idée est surgie de créer une plateforme virtuelle sur laquelle des collectifs d’artistes d’Europe et d’Amérique du Sud puissent se connecter en réseau, échanger des idées et se présenter en public avec des œuvres, des projets, des vidéos, des photos, des images en général, des expositions et des actions. De cette manière, non seulement les collectifs d’artistes, mais tous ceux qui s’intéressent à l’art et à la culture, curateurs, muséologues, collectionneurs, etc. auraient l’occasion unique de participer à ce que signifie de voir, penser et créer de manière collective.

Le projet offre, en plus, la possibilité d’entrer en contact directe avec d’autres cultures et la situation particulière vécue dans les pays où des artistes très divers s’unissent pour former des collectifs hétérogènes. L’invention et implémentation de la plateforme est une aventure collective en soi.

L’œil collectif est le nom de la plateforme uruguayenne-allemande Plattform Interkollektiv/Plataforma Intercolectiva avec siège à Montevideo et Düsseldorf. Non seulement nous nous demandons comment travaille un collectif, mais aussi qu’est-ce qui pousse les artistes à créer quelque chose ensemble. Et en plus, qu’a-t-il changé dans l’ère de la globalisation via Internet ?

Le collectif possède-t-il une subjectivité spéciale ? Dans ce cas, en quoi se différence celle-ci de la subjectivité définie en termes traditionnels ? Ne serait-ce mieux dans ce contexte de parler d’intersubjectivité ? Se pourrait-il que, dans les conditions de la Nouvelle Complexité, le collectif réponde mieux aux expériences et aux attentes de nos temps ? Qu’est-ce possible dans un collectif, qu’est-ce impossible en dehors de lui ? C’est-à-dire que, en plus de la pratique collective et de l’analyse de la nouvelle esthétique, nous sommes aussi intéressés par le discours. La réflexion sur ce que le collectif produit. La théorie. Comprendre ce que les collectifs font et qu’elle est la différence, dans certains cas la nouveauté, de ce qui est créé par eux. Mais aussi l’histoire des collectifs, leurs échecs et leurs succès constituent des sujets que nous voulons approfondir. Nous ne voulons pas tomber dans une discussion théorique détachée de toute réalité, qui disparaît dans une nébuleuse, mais une discussion théorique la plus proche possible de la réalité. Nous-nous sommes proposés quelque chose comme une théorie phénoménologique de la fantaisie collective. Cependant, nous ne voulons pas que tout s’épuise dans l’analyse du concept du collectif, dans la recherche de l’intersubjectivité depuis la philosophie, la sociologie, l’éthologie, l’histoire, aussi depuis l’histoire de l’art ou l’anthropologie, c’est-à-dire depuis une approche interdisciplinaire.

La vocation de Plateforme Inter-collective est, avant tout, de constituer une coopération internationale de collectifs artistiques qui ne s’épuise pas dans la correspondance virtuelle. La plateforme est en soi un déclencheur de choses dans la réalité ou dans la vie réelle. Une chose est étroitement liée à l’autre. Au fond, la plateforme est la base depuis laquelle nous voulons entreprendre nos voyages. En plus des projets, actions, expositions et performances, nous voulons aussi organiser des symposiums, des colloques et des conférences sur le thème du collectif, initier des discussions, créer des résidences. En effet, nous voulons contribuer à la propagation de la pensée, la vision et l’imagination collectives. C’est aussi une expérience réelle de l’autre culture, il s’agit donc également d’étendre l’horizon de son propre regard à travers le regard de l’autre.

La plateforme L’œil collectif embrassera différents domaines. Une partie sera consacrée au discours théorique. Il y aura également un magazine avec des informations et des nouvelles sur les activités des différents collectifs artistiques. Une autre partie dans laquelle les collectifs pourront se présenter eux-mêmes et leurs projets, et une section depuis laquelle on pourra faire un suivi de la coopération pratique entre les collectifs depuis le début du projet.

D’autre part, le site web vous permettra de devenir spectateur des différentes activités réelles des collectifs. Vous pourrez expérimenter, voir et suivre les différentes étapes qui mènent vers une exposition. Vous accompagnerez un travail en cours de facettes multiples. Des projets seront présentés, ainsi que des expositions, des actions, etc., accompagnés de textes, essais, notes de travail, images et vidéos. En plus des entretiens avec des curateurs, des collectifs d’artistes, des philosophes et penseurs, vous trouverez de descriptions illustratives de ce qui se passe à chaque instant. Tout cela vous permettra de jeter un coup d’œil inhabituel à ce qui se passe derrière la scène, de vous approcher de l’exposition avant même son inauguration. Vous aurez aussi l’occasion de participer. Votre critique, vos commentaires et propositions seront toujours bienvenus.

Un aspect important de la plateforme réfère à l’évolution de la critique de l’art, qui va se différencier clairement de la pratique habituelle. La plateforme concède aux critiques (autant à ceux qui possèdent une vaste trajectoire comme à ceux qui viennent de s’y initier) depuis le début une majeure participation dans les projets, ce qui leur permettra de réagir immédiatement et en tant que membres des collectifs. La plateforme plaide pour une définition complètement nouvelle de ce qui est la critique. Celle-ci n’est plus conçue comme une réaction postérieure à un événement, un projet ou une exposition, mais comme une intervention directe dans ce processus qui est la genèse d’un événement, d’un projet ou d’une œuvre. Au lieu de la critique a posteriori, toujours tardive, on cherche à développer une nouvelle forme de critique qui puisse changer, initier, corriger, proposer et critiquer quelque chose au milieu du processus même.


Page de lien vers les projets des collectifs






Exposition du 18 octobre au 2 décembre 2012. Centro de Exposiciones SUBTE Plaza Fabini, Avda. 18 de Julio y J. H. y Obes, Montevideo (Uruguay).






Archives 2ème semestre 2012