Expositions en cours

Au plus profond des abysses. Mers vivantes, corps vivants

Galerie nationale d’art, Sopot (Pologne)

30.10.2025 - 04.04.2026

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Communiqué de presse

Au plus profond des abysses. Mers vivantes, corps vivants est une exposition collective majeure et un projet de recherche qui explore notre interrelation physique, émotionnelle et spirituelle avec l'océan. Présentée à la Galerie d'art nationale de Sopot en Pologne en partenariat avec l'Institut d'océanologie de l'Académie polonaise des sciences (IO PAN) et l'Université de Gdańsk, l'exposition part de l'emplacement de la galerie sur la côte baltique et s'étend à une contemplation plus large de l'espace océanique à travers une constellation d'artistes internationaux.

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Au cœur de l'exposition Au plus profond des abysses. Mers vivantes, corps vivants se trouve la question de ce que signifie devenir océan – restituer nos corps humains au vaste corps d'eau qui recouvre la majeure partie de la Terre. Les scientifiques recherchent depuis longtemps les origines de la vie dans l'océan, des bassins de marée et des sources chaudes à la théorie désormais dominante selon laquelle la vie a commencé près des cheminées hydrothermales des grands fonds marins, où les processus chimiques et énergétiques auraient pu déclencher l'évolution.

À partir de cette hypothèse des origines océaniques de la vie il y a 3,5 milliards d'années, l'exposition explore notre connexion innée à l'eau – comment nous sommes nés et continuons d'exister en tant que partie d'une espèce collective. Elle s'oppose au courant philosophique, religieux et techno-industriel de l'anthropocentrisme qui a longtemps séparé les humains de leur environnement. Si nous nous libérions de ces liens d'exceptionnalisme humain, comment pourrions-nous nous comprendre comme faisant partie d'un corps de vie plus vaste et englobant, existant en communion avec les rythmes profonds de l'océan ?

Concevant l'océan comme une entité sensible, Au plus profond des abysses. Mers vivantes, corps vivants s'inspire de l'hypothèse Gaïa de James Lovelock, qui imagine la Terre comme un super-organisme autorégulateur capable de maintenir des conditions habitables pour la vie. L'écologiste marin et plongeur Glenn Edney développe cette idée, proclamant que « l'océan est vivant… un écosystème mondial vivant ; un tout autorégulateur, plus que la somme de ses parties physiologiques. » À travers les processus de respiration, de circulation et de métabolisme, et grâce aux énergies de ses nombreuses formes de vie, l'océan se révèle comme une vaste intelligence – un « esprit océanique » fondé sur l'interconnexion et l'interdépendance.

C'est à travers ces notions d'intelligence collective et non humaine que l'exposition Down Deep. Living seas, living bodies explore les multiples strates de l'espace océanique, en s'appuyant sur des domaines tels que les humanités océaniques, les études environnementales, la biologie quantique, la cybernétique, les théories de la conscience, la science-fiction, la poésie et les savoirs autochtones. L'exposition propose qu'en comprenant l'océan comme un système vivant, nous puissions également repenser notre place en son sein – non pas comme des conquérants ou des observateurs, mais comme des participants à un dialogue permanent de matière, de mouvement et de sens.

À travers des actes de spéculation, d'invention et de transformation, les visiteurs de Down Deep. Living seas, living bodies rencontreront des artistes qui racontent de nouvelles histoires sur notre lien avec l'océan. Leurs œuvres nous invitent à réimaginer les réalités de la division, de l'extraction et de la pollution qui définissent la relation actuelle de l'humanité avec la mer. Face à la crise écologique et à la dévastation océanique incessante, l'exposition pose la question suivante : comment pouvons-nous penser, ressentir et imaginer avec plus de fluidité ? Comment pourrions-nous assouplir les frontières de nos corps et de nos esprits, perdre notre sens du temps linéaire et habiter des espaces d'émerveillement et de dérive – des espaces où nous pouvons commencer à devenir océan ?

En tant que royaume de « richesse contextuelle, de profondeur émotionnelle et d'interdépendance », l'océan offre un modèle puissant de communication interespèces et de coexistence à travers le temps et l'espace. Down Deep. Living seas, living bodies cherche à exploiter les possibilités de ce corps vaste et sensible – à l'explorer à la fois comme un collaborateur et comme une source de connaissances qui transcende l'humain.

En réunissant artistes, scientifiques et penseurs, le projet reflète une prise de conscience croissante de l'océan, non pas comme un environnement passif, mais comme une force active et intelligente qui façonne la vie sur Terre. Il nous invite à écouter ses multiples voix – biologiques, chimiques, spirituelles et poétiques – et à redécouvrir notre place au sein de ses courants vivants.

En définitive, Down Deep. Living seas, living bodies est à la fois un appel et une invitation : à dissoudre les frontières entre les espèces, entre les corps et les eaux, et à ressentir à nouveau le pouls de la planète qui circule à travers chaque être vivant.

Les artistes : Agnieszka Kurant, Akvilė Anglickaitė, Alex Ayed, Ange Leccia, Barbara Hammer, Cecylia Malik, David Gumbs, Dorothy Cross, Goshka Macuga, Hyung S. Kim, Izabela Pluta, Jean Painlevé, Julia Lohmann, Kati Roover, Kristina Õllek, Kuba Bąkowski, Laetitia Yhap, Marie Jeschke, Rasa Smite & Raitis Smits, Raqs Media Collective, Seba Calfuqueo, Sky Hopinka, Superflex, Xawery Wolski, Yan Tomaszewski, Yiannis Maniatakos.

Commissaires d'exposition : Joseph Constable, Eulalia Domanowska, Joanna Gemes.

Hunga Tonga (still), 2019. Photo: SUPERFLEX

Exposition du 30 octobre 2025 au 04 avril 2026. Galerie d'art nationale de Sopot, Plac Zdrojowy 2 - Sopot, 81-720 (Pologne).