Archives 2ème semestre 2013

Lire le monde dans lequel on vit

Signal - Center for Contemporary Art Malmö (Suède)

29.08 - 10.11.2013

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Communiqué de presse

 

Dan Graham, Camille Henrot, et un herbarium by A-L. Löfberg

Versatile, courageux, contraire, intuitif, imprévisible, impulsif, impatient, original. Ce pourrait être les premiers mots d'un horoscope, ou l'introduction d'une exposition qui se déroule de la manière dont nous regardons le monde.


La connaissance et la croyance, les faits et les informations scientifiques sont souvent pris l’un pour autre. Un certain sens de l'humour et les ombres du doute sont des outils utiles pour brouiller les limites quelque peu arbitraires, comme de plonger profondément dans les puits existants des idées et d’en sortir avec une nouvelle série de constellations complexes de connexions et de contradictions. Cette exposition célèbre la nature hybride des choses, qui constitue à son tour sa logique.








Exposition du 30 août au 3 novembre 2013. The Hepworth Wakefield, Gallery Walk – Wakefield. West Yorkshire WF1 5AW. Tél. : 01 924 24 73 60. Entrée libre du mardi au dimanche de 10h à 17h et le lundi pendant les vacances scolaires et jours fériés.



L’atelier du Land, S AM Swiss Architecture Museum, Bâle

© ArtCatalyse International / Marika Prévosto 2013. Tous droits réservés

Le rapprochement d'éléments qui, apparemment, ne vont pas ensemble, offre une lecture qui surprend, inspire et finalement perturbe quelques vérités données. Composer une vidéo encyclopédique sur l'histoire de l'univers et se mettre au défi de raconter l' histoire de la création pourrait très bien être rejeté comme un acte incroyable d'orgueil. Et pourtant, le battement de son modulé, la poésie du mot prononcé, le flux des images et d’éléments de sens et d'associations élégamment assemblés par Camille Henrot dans Grosse fatigue ( 2013) perturbe notre monde. Les enregistrements des trésors de collections prestigieuses aux côtés d’images reconnaissables de-ci de-là ouvre les fenêtres qui déroulent la vaste, infinie masse d'informations, au-delà de l’impossible.

Le transfert d'une lecture particulière dans un domaine étendu qui connecte le personnel et l'universel pour explorer les évolutions dans la conscience individuelle et collective et les limites de l'espace privé et public constitue une pierre angulaire dans la pratique multiforme de Dan Graham. Avec des écrits théoriques, des extraits de texte, des performances, des œuvres vidéo, des installations et interventions architecturales, les horoscopes Architecture / Astrologie co-écrits avec Jessica Russell et publiés sous forme de colonnes pour le magazine Domus en 2011-12 entrent en résonance avec la logique élargie de l'hybride. Emplis de justes appréciations, d'humour et d’acuité, les horoscopes reflètent le canon de l'architecture d’une manière juqu’alors impensée.

Les humains semblent avoir une obsession compulsive pour cataloguer le monde - la science , l'astrologie, les musées, les archives, les herbiers, les encyclopédies, et ainsi de siute. A partir de ces ressources, de temps en temps, des hybrides fascinants se présentent qui nous incitent à repenser la façon dont nous regardons le monde. En d'autres termes, Reading the World in Which We Live surfe sur l'idée d'encourager les flux imprévisibles de la pensée qui provoquent des impossibilités farfelues, également traitées de savoir.



D’étranges paires comme la recherche et le plaisir, l'intention et le hasard , la poésie et la politique, la controverse et la cohésion, la lecture erronée et l’invention ne sont pas censées expliquer le monde. Au fil du temps les choses changent, leur lecture se déplace. Des éléments qui auraient dû être conservés disparaissent, et d’autres qui n'étaient pas destinés à être collectées réapparaissent. Comme les collections de fleurs et de plantes pressées et conservées dans les quotidiens entre 1968-1971, années emblématiques de l'histoire récente de l’Occident. Cette association singulière, les fleurs et les nouvelles au quotidien, ne devait pas survivre. Pourtant, elle l'a fait, et aujourd'hui les délicates fleurs d'un jardin privatif subsistent sur une pièce de documentation historique complexe. Le dimanche 20 juillet 1969, la page de couverture évoque l'alunissage légendaire qui devait avoir lieu le soir même. Incorporé dans ce moment historique se révèle une autre trace du temps, juste par le choix des mots pour demander si les épouses des astronautes deviendraient des veuves spatiales ou des femmes de héros.






Top: Camille Henrot, Grosse Fatigue, 2013. Video, color, sound, 13 minutes. Bottom: Reading The World in Which We Live. Exhibition view, Signal – Center for Contemporary Art, Malmö.


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